Candide, chapitre 3 La Guerre des Abares et des Bulgares

Le texte ci-dessous constitue le premier axe rédigé du commentaire du texte suivant : Voltaire, Candide, chapitre 3, de « Rien n’était si beau, si leste, si brillant… » à « pour les beaux yeux de Melle Cunégonde » (retrouvez le texte sur Wikisource en cliquant ici). Ce premier axe centre son étude sur le récit d’une bataille. Vous retrouverez des conseils et des recommandations à la fin de ce texte.

Dans un premier temps, nous allons voir en quoi ce texte constitue le récit d’une bataille. Tout d’abord, il faut noter l’emploi des temps du récit : imparfait (l. 1 « n’était », l. 2  » formaient », l. 8 « tremblait » etc.) et passé simple (l. 3 « renversèrent », l. 6 « fut », l. 8, « se cacha »). Le premier sert à décrire un cadre, tandis que le second supporte des actions brèves. De plus, un narrateur s’exprime à travers un point de vue omniscient (ou focalisation zéro) : les indicateurs numériques (l. 4 « six mille hommes », l. 5  » neuf à dix mille coquins », l. 7  » une trentaine de mille âmes ») montrent qu’il dispose d’une connaissance globale des événements de la bataille. Enfin, des connecteurs logiques indiquent la présence d’une chronologie (l. 3 « d’abord », l. 4 « ensuite », l. 10 « enfin »). Il s’agit bien d’un récit, qui s’ouvre avec la présentation des armées abare et bulgare et un sommaire de l’affrontement (l. 1-9) puis décrit les conséquences du combat (l. 10-21) et enfin la fuite de Candide (l. 21-28).

              Par ailleurs, il faut noter la présence de descriptions réalistes. En effet, outre le champ lexical de la guerre (l. 1 « armées », l. 2 « canons », l. 4 « mousqueterie » etc.) on relève une multitude d’adjectifs qualificatifs (l. 1, énumération d’adjectifs mélioratifs pour décrire les hommes en armes :  » Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné »), mais aussi des phrases longues, avec des propositions juxtaposées (l. 11-14 ou encore l. 14-18) qui permettent de déployer ces descriptions. Le ton est réaliste : dans le deuxième paragraphe, les précisions sont sordides et incluses dans des hypotyposes, c’est-à-dire des descriptions tellement vivantes qu’elles font voir ce qu’elles racontent. On pense notamment aux enfants suspendus aux mamelles sanguinolentes de leur mère ou aux filles éventrées après avoir été violées.

              Toute cette violence confère au texte une tonalité également tragique. La mort est omniprésente, comme on peut le voir à travers l’utilisation du champ lexical de la mort, notamment le polyptote construit sur la racine mort- (l. 6 « mort », l. 14 « mourir », l. 18 « mort » qui est répété etc.). Toutes les catégories d’individus sont victimes de la guerre : les hommes dans la bataille (premier paragraphe), vieillards, femmes, enfants, filles (second paragraphe). En outre, les Bulgares détruisent les villages abares et tuent leurs occupants, et les Abares en font de même avec leurs ennemis (l. 20-21 :  » Candide s’enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des Bulgares, et des héros abares l’avaient traité de même »). Cette symétrie vise à illustrer l’universalité des conséquences de la guerre mais aussi sa cruauté, comme nous allons le détailler dans la partie suivante. Le chaos et l’horreur se traduisent aussi par le champ lexical du corps (l. 18-19 « cervelles », « bras », « jambes ») qui illustre un éclatement des cadavres.

              Phrase de transition : à travers le récit réaliste de cette horrible bataille, Voltaire veut critiquer le phénomène de la guerre. Nous allons à présent nous intéresser aux procédés qu’il utilise à cette fin. (puis vient la seconde partie, après avoir sauté deux lignes)

Quelques commentaires : n’oubliez pas d’utiliser des connecteurs logiques : ils président à l’organisation de votre discours, en assurent la fluidité et la clarté. Vous remarquerez que l’axe commence par une phrase qui présente son titre, puis que chaque paragraphe, introduit par un alinéa de deux carreaux, commence par une phrase qui livre le titre de la sous-partie. Enfin, chaque procédé est systématiquement interprété et accompagné d’une citation avec le numéro de la ligne. La précision et la clarté sont les deux règles qui doivent vous guider : plus vous serez clair et précis, plus l’examinateur appréciera la lecture de votre travail. La note ne pourra en être que meilleure.